Institut de veille sanitaire (InVS). Intérêt des données hospitalières 2002-2008 pour la surveillance de l’incidence du cancer de la thyroïde en France. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire (InVS), 2011, 26 p.
En France, l’incidence des cancers est mesurée par les registres départementaux des cancers qui couvrent un cinquième de la population tandis que la mortalité par cancer est mesurée sur tout le territoire. Des estimations nationales sont produites à partir du rapport entre incidence et mortalité observé dans les départements avec registre. Le cancer de la thyroïde est peu létal et son incidence est très sensible aux pratiques médicales. Ainsi, les estimations nationales sont imprécises pour ce cancer et cette méthode ne peut être utilisée à l’échelle départementale. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’utilisation des données hospitalières pour estimer l’incidence du cancer de la thyroïde à l’échelle nationale et départementale. Elle a porté sur les données hospitalières du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) de 2002 à 2008 et sur les données des registres de 2002 à la dernière année disponible (2005). Le rapport entre nombre de patients opérés (PMSI) et nombre de cas incidents du cancer de la thyroïde dans les départements avec registre (2002-2005) présentait une forte variabilité géographique. En conséquence, ce rapport ne pouvait être utilisé pour estimer l’incidence départementale. Au niveau national, le rapport a permis d’estimer l’incidence nationale sur la période 2002-2005, plus précisément qu’en utilisant le rapport entre incidence et mortalité. Il ne pouvait toutefois être extrapolé aux années ultérieures du fait d’une revalorisation financière des interventions pour cancer de la thyroïde dans le PMSI depuis 2006. Les évolutions des taux annuels de patients opérés suggèrent, malgré les limites d’interprétation, un ralentissement de la croissance de l’incidence du cancer de la thyroïde dans certaines classes d’âges, en particulier entre 2002 et 2005. Ce ralentissement interviendrait après 20 ans de croissance soutenue de l’incidence. Il est possible qu’une saturation des effets liés aux pratiques médicales ou qu’une évolution de ces pratiques ait débuté dans certaines classes d’âge. L’évolution récente et à court terme de ce cancer en France reste toutefois très incertaine et la surveillance nationale des tendances récentes à partir du PMSI doit être poursuivie.
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