Institut de veille sanitaire (InVS). Evaluation épidémiologique du programme de dépistage organisé du cancer colorectal en France. Première évaluation depuis la généralisation du programme pour 46 départements sur la période 2008-2009. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire (InVS), 2012, 29 p.
Depuis 2008, le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal a été généralisé à l’ensemble du territoire français. Il s’adresse aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans qui sont invités tous les deux ans à effectuer un test au gaïac de recherche de sang occulte dans les selles. En cas de résultat positif, une coloscopie doit être réalisée. Sur la période 2008-2009, 46 départements ont réalisé une campagne de dépistage complète. Les résultats de l’évaluation du programme effectuée par l’InVS sont présentés pour ces départements. La participation était de 34,3 % avec près de trois millions de personnes ayant réalisé un test de dépistage au cours de cette période. Le pourcentage de tests positifs était de 2,8 %, soit 3,3 % chez les hommes et 2,4 % chez les femmes. Le niveau de réalisation de coloscopies suite à un test positif était de 88 %, avec une bonne qualité de ces examens puisque 97 % des coloscopies étaient complètes. Chez les hommes, les explorations coliques réalisées suite à un test positif ont permis de diagnostiquer un adénome dans 40,1 % des cas et un cancer dans 9,0 % des cas, en se basant sur la lésion la plus péjorative, alors que 36,8 % des résultats étaient normaux. Chez les femmes, 25,7 % des explorations coliques ont permis de diagnostiquer un adénome et 5,8 % un cancer. Le résultat était normal pour 55,9 % des explorations coliques. Au total, un cancer colorectal a été diagnostiqué pour 7,5 % des personnes ayant réalisé une exploration colique suite à un test positif. Le taux de détection des adénomes avancés parmi les personnes dépistées était de 7,1 ‰ pour les hommes et 3,0 ‰ chez les femmes, avec des disparités départementales importantes. Le taux de détection des cancers colorectaux présentait également des disparités départementales marquées, avec une valeur moyenne de 2,6 ‰ comprise entre 1,3 et 5,8 ‰ pour les hommes et une valeur moyenne de 1,2 ‰ comprise entre 0,6 et 2,3 ‰ pour les femmes. La description des cancers colorectaux dépistés n’a pu être faite que pour 21 départements pour lesquels 1 441 cancers invasifs ont été diagnostiqués, dont 43 % de stade I, 23 % de stade II, 25 % de stade III et 9 % de stade IV. Cette première évaluation depuis la généralisation du programme dresse un état des lieux du dépistage organisé du cancer colorectal en France et pointe certaines insuffisances, notamment en termes de participation et de qualité des données. Les prochaines évaluations permettront d’analyser les évolutions de ces indicateurs.