Santé publique France, DUCHESNE Lucie, MEDINA Sylvia
Études d’interventions sur la qualité de l’air : quels effets sur la santé ? Revue de littérature (1987-2015)
Santé publique France, 2016-08, 43 p.
La pollution atmosphérique est responsable chaque année de 3,7 millions de décès prématurés dans le monde. Le nombre d’interventions visant à améliorer la qualité de l’air est croissant et il est nécessaire de documenter les impacts sanitaires de ces mesures pour améliorer la prévention. Une revue de la littérature a été réalisée pour recenser les études mesurant les effets sur la santé d’interventions visant à diminuer la pollution atmosphérique. Ce travail a également permis de déterminer les étapes à considérer avant de mettre en place une étude de ce type. Cette revue de littérature s’est basée sur deux revues de la littérature récentes, et sur les études publiées depuis 2011. Les articles inclus dans cette revue traitent de sept types d’interventions : celles impactant le trafic automobile, le chauffage domestique, les grandes manifestations sportives, les changements de composition des carburants, les fermetures d’usines et les interventions sur des sources multiples. Une autre catégorie d’articles inclut des scénarios de réduction de la pollution de l’air. L’analyse de la littérature a mis en évidence non seulement l’existence d’une grande variabilité dans la nature des interventions mais aussi dans les protocoles d’étude. Les études épidémiologiques sont les seules à même de prouver l’effet de l’intervention sur la santé. La grande majorité de ces études font état d'améliorations de l'état de santé suite aux différentes interventions. Les évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS) sont mises en oeuvre lors d’une intervention pour quantifier un impact sanitaire lorsqu’une étude épidémiologique n’est pas envisageable. Les EQIS sont également utilisées pour étudier les bénéfices attendus de scénarios d’actions visant à réduire les niveaux de pollution. Il n’existe pas de méthode idéale qui conviendrait à l’étude de toute intervention sur la pollution atmosphérique. Chacune présente ses avantages et ses limites qu’il convient de minimiser autant que possible. Outre les bénéfices sanitaires découlant directement de la réduction des niveaux de pollution atmosphérique, ce travail montre également qu’il est utile de réfléchir aux répercussions directes et indirectes, positives ou négatives en termes de santé, que pourrait avoir la mise en oeuvre d’une action. Les résultats de cette revue de littérature devraient encourager les décideurs à entreprendre des démarches favorables à l’amélioration de la qualité de l'air.
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