CASSAGNE Mathieu
Évaluation et prise en charge des dysménorrhées lors d’une consultation de contraception par les médecins généralistes de Haute Normandie
Thèse pour le doctorat en médecine. Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Rouen, 2015, 70 p + Annexes.
"Évaluer le dépistage et la prise en charge thérapeutique des dysménorrhées au cours d’une consultation de contraception par des médecins généralistes. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude descriptive basée sur un questionnaire évaluant le dépistage et le traitement des dysménorrhées au cours d’une consultation de mise en place ou de renouvellement d’une contraception par les praticiens haut-normands. Le questionnaire a été validé et envoyé par l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) à 830 praticiens de Haute Normandie. Résultats : Parmi les 91 médecins généralistes inclus (MGI), plus de la moitié (54.9 %) différencient les dysménorrhées des « douleurs de règles ». 42.9 % d’entre eux pensent que les douleurs abdominales sont un phénomène normal au cours des règles. Lors de l’interrogatoire en consultation de contraception, les douleurs abdominales pendant les règles ne sont recherchées que par ¾ des MGI tandis que d’autres signes tels que l’HTA, le tabac ou le diabète sont demandés de façon quasi systématique. 83.5 % des praticiens affirment évaluer l’importance des douleurs. Au niveau thérapeutique, 20.9 % des MGI affirment que la présence de douleurs n’influence pas le choix de traitement contraceptif. Pour 93.4% des MGI, prescrire la pilule en continu n’est pas néfaste. En cas de dysménorrhées, plus de la moitié des MGI (51.6 %) prescrivent la pilule en continu. En cas de découverte de douleurs lors d’un renouvellement, ils sont 44% à choisir le schéma en continu. Concernant la formation, 48.4 % des MGI ont reçu une formation à l’endométriose. Ils sont 79.1 % à penser qu’une formation de ce type leur serait utile. Conclusion : Les dysménorrhées sont insuffisamment prises en compte en consultation de médecine générale. La confusion par les praticiens entre dysménorrhées et « douleurs de règles » est un frein à un dépistage efficace. Par oubli ou minimisation des risques, ces douleurs ne font pas partie des éléments clés d’un interrogatoire de contraception. De plus, les femmes en méconnaissent généralement la potentielle gravité. Le diagnostic et le traitement sont donc souvent inadaptés. Une formation appropriée des médecins, une information des patientes et la mise au point de recommandations de bonne pratique seraient bénéfiques."
Consulter le document sur le site de Dépôt Universitaire de Mémoire Après Soutenance (DUMAS)