"Le suivi d'une cohorte de plus de 800 enfants montre que le temps passé à jouer en plein air ou à regarder la télévision pendant la petite enfance est déjà prédictif du risque d’obésité ultérieur.
Les comportements impliqués dans la balance énergétique et connus pour influencer le risque d’obésité interviennent très tôt dans la vie de l'enfant : ainsi, plus les garçons passent de temps devant des écrans à 2 ans, plus ils ont un pourcentage de masse grasse corporelle élevé à 5 ans. Chez les filles, ce sont celles qui passent le moins de temps à jouer en plein air à 2 ans qui présentent un risque accru de développement de la masse grasse. Pour limiter le risque d’obésité, il apparaît donc essentiel de prévenir au maximum l'installation de ces comportements dès cet âge, d’autant plus qu’ils tendent à se maintenir de la petite enfance à l’enfance, puis de l’enfance à l’âge adulte.
Ces résultats, issus de travaux d'une équipe parisienne* (C Saldanha-Gomes et coll. Prospective associations between energy balance-related behaviors at 2 years of age and subsequent adiposity: the EDEN mother–child cohort. International Journal of Obesity (2016), 1–8.), sont les premiers du genre, explique Sandrine Lioret, qui a co-encadré ce travail avec Patricia Dargent-Molina : "Différentes études ont été réalisées chez des enfants d’âge scolaire. Elles avaient déjà démontré que la sédentarité (mesurée à partir du temps passé devant les écrans), une moindre activité physique et la consommation d’aliments de forte densité énergétique étaient liés au surpoids. Mais on manquait de données prospectives chez les enfants de moins de 3 ans". L'équipe Inserm a pu conduire ce travail auprès de 883 enfants de la cohorte EDEN, la première étude de cohorte généraliste française menée sur les déterminants pré- et postnatals précoces du développement et de la santé de l’enfant." (Source : Inserm)