Brehaux C., Bertrand-Mapataux M., Charoy N et al. Peut-on soigner en prison ?. Paris : Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), 2009, 28 p + ann.
La France, depuis deux décennies, a tenté de mettre en place un système de santé assurant aux personnes incarcérées une qualité et une continuité des soins équivalentes à celles de l’ensemble de la population. Malgré la révolution qu’a constitué loi du 18 janvier 1994, pour l’organisation des soins dans les établissements pénitentiaires on constate aujourd’hui la persistance d’une situation sanitaire critique dans les prisons. Comment expliquer cette « perte de chance » des détenus ? Le sujet est vaste, les explications nombreuses. Les auteurs ont opté prioritairement pour l’identification des insuffisances du jeu inter-institutionnel dans la prise en charge sanitaire des détenus. La diversité des acteurs, les différences de cultures entre administrations, les difficultés à mettre en place des lieux de dialogue, de concertation, semblent souvent avoir un effet bloquant pour organiser efficacement les soins aux personnes incarcérées. En s’intéressant plus particulièrement à la région pénitentiaire Bourgogne/Champagne-Ardenne/Centre, ce rapport tente de mettre évidence plus précisément ces dysfonctionnements. Pour garantir une prise en charge sanitaire plus efficace en prison, il semble nécessaire de développer certaines expériences locales encore trop peu formalisées. Des initiatives multiples prouvent que des coordinations peuvent fonctionner efficacement au bénéfice de la santé du détenu. Enfin, le pilotage de l’organisation des soins aux détenus doit gagner en clarté et susciter des échanges systématiques et formalisés entre administrations pour améliorer son efficacité.
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