Lefrand G. Rapport d’information n° 3457 déposé en application de l’article 145 du Règlement par la commission des affaires sociales en conclusion des travaux de la mission sur les risques psychosociaux au travail. Paris : Assemblée nationale, 2011, 79 p.
Le premier constat fait par la mission est l’indéniable impact des risques psychosociaux sur la santé des salariés. Selon la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, 20 % des causes des arrêts maladie de plus de quarante-cinq jours seraient liées à des troubles psychosociaux. Le baromètre « Santé 2005 » montre que parmi les affections déclarées, une part significative des personnes stressées déclare avoir ressenti un ou plusieurs symptômes parmi lesquels des tensions musculaires (29 %), des troubles du sommeil (25 %), de l’anxiété (25 %), une baisse de vigilance (12 %). La prise de médicaments psychotropes à la suite d’une situation de stress professionnel concernerait 13 % des hommes et 22,9 % des femmes. En outre, bien qu’il n’existe pas encore de recensement des suicides sur le lieu de travail ou présentant une forte présomption d’être liés au travail, l’Union nationale de prévention du suicide (UNPS) évalue à environ 400 le nombre de suicides qui seraient liés au travail. Deuxième constat, en raison de leurs conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise (absentéisme, turn over , baisse de productivité, dégradation du climat social, mauvaise ambiance de travail, démotivation, baisse de créativité), les problèmes de santé mentale engendrent un coût économique important pour l’entreprise comme pour la collectivité. Les auditions menées par la mission ont mis en évidence la multiplicité des facteurs de risques psychosociaux : l’organisation et la charge de travail ; un management défaillant ; les relations avec le public ; les conflits de valeur dans le travail. La mission a pu aussi constater les difficultés rencontrées pour définir et mesurer précisément les risques psychosociaux.
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