Bihan H. Précarité et impact sur les comportements de santé : consommation de fruits et légumes, et prise en charge du diabète. Paris : Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), 2011, 218 p.
La précarité est une dimension plus vaste que la pauvreté atteignant presque 15 % de la population française. Les personnes précaires sont plus à risque de développer certaines pathologies, dont des pathologies liées à l’alimentation, le diabète. Une étude d’intervention randomisée a été réalisée auprès d.une population de personnes précaires sur une durée de 12 mois. Les volontaires recevaient des conseils diététiques et/ou des chèques afin de favoriser la consommation de fruits et légumes. D’une consommation initiale d’environ 2,5 portions par jour, avec 30 % de consommateurs non quotidiens, l’augmentation moyenne est de 0,7 portions de fruits et légumes par jour, identique dans les deux groupes. Les chèques ont permis une diminution du pourcentage de très petits consommateurs. L’impact de la précarité a également été évalué chez des patients diabétiques au cours de trois études transversales, comportant chacune un effectif d’environ 100 patients. La précarité s’associe à un risque de déséquilibre glycémique et secondairement de rétinopathie, mais sans lien démontré entre la précarité et le stade d.une rétinopathie diabétique. La 3ème étude suggère un lien entre la précarité et le risque de néphropathie diabétique, et démontre une moins bonne qualité de vie des patients. Ces travaux soulèvent les multiples freins à une alimentation saine ou à une prise en charge de la maladie pour des personnes précaires et orientent vers des perspectives : cibler les populations, envisager des éducations répétées et essayer de faire mieux avec les mêmes moyens.
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