VANDENTORREN Stéphanie, SANNA Alice, AUBERT Lyderic (et al.)
Étude de cohorte IMPACTS*. Première étape : juin-octobre 2015 (* Investigation des Manifestations traumatiques Post-Attentats et de la prise en Charge Thérapeutique et de Soutien des personnes impliquées dans les attentats de janvier 2015 en île-de-France)
Santé publique France, 2017, 90 p.
« Suite aux attentats survenus en île-de-France du 7 au 9 janvier 2015, Santé publique France et l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France ont mis en place l’enquête épidémiologique IMPACTS. L’objectif est d’estimer, parmi les personnes exposées à ces attentats, l’impact psycho-traumatique et les facteurs prédictifs, ainsi que le recours aux soins. L’enquête s’est déroulée de juin à octobre 2015. La population d’étude a été définie comme les personnes civiles exposées aux attentats ainsi que les intervenants impliqués dans la réponse, selon le critère A de l’ESPT du DSM-V. La passation des questionnaires a été menée par des psychologues formés au psycho-traumatisme auprès de 190 civils et 232 intervenants (forces de l’ordre et de secours, secours médico-psychologique et associatifs). Parmi la population civile, 18 % présentaient un ESPT et 20 % des troubles dépressifs et anxieux (en l’absence d’ESPT).
Un quart des personnes avaient consulté un médecin pour un problème de santé autre que psychologique qu’ils considéraient lié aux événements. Un tiers des civils se sont retrouvés dans l’impossibilité de travailler. Plus de la moitié des personnes exposées ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique ou d'un soutien dans les suites des évènements. Les facteurs associés à l’ESPT à 6 mois sont le score STRS (Shortness of breath, Tremulousness, Racing heart and Sweating rating scale) et un faible soutien social. Les facteurs qui favorisent la survenue de troubles dépressifs ou anxieux (en absence d’ESPT) sont le sexe féminin, un faible niveau socio-professionnel, un impact économique sur l'entreprise dans laquelle la personne travaille, et l'absence de prise en charge immédiate par les services d'urgence médico-psychologique. Parmi les intervenants, 3 % ont présenté un ESPT et 14 % au moins un trouble anxieux. La moitié d’entre eux ont été pris en charge dans les suites des attentats. Cette étude a permis de souligner l’importance d’une prise en charge médico-psychologique, le repérage de toutes les victimes (directement menacées ou témoins), ainsi que la nécessité de sensibiliser les professionnels de santé (hospitaliers et libéraux) à la problématique du psychotraumatisme pour assurer un relais efficace. Chez les intervenants, l’absence de préparation et de formation au stress semble avoir été un facteur de risque d’ESPT. » (Source : Santé publique France)
Consulter le document sur le site de Santé publique France